3 octobre 2007
Pensées intimes
J'ai envie d'écrire ici ce que je ne peux pas dire autours de moi, parce que je n'ai personne avec qui en parler.
Je pense avoir un problème avec la nourriture, mais je n'arrive pas à savoir quoi. Je ne suis pas anorexique, parce que j'aime manger et prends du plaisir à manger. Je ne suis pas boulimique parce que je n'ai jamais fait de "crise" comme je peux lire à divers endroits. Jamais je n'ai englouti frénétiquement un paquet de chips ou un pot de nutella à la cuillère et n'en ai pas envie.
Je ne me suis jamais fait vomir. La dernière (et seule?) fois ou j'ai essayé, c'est parce que j'avais mangé quelque chose de périmé et avait mal à l'estomac, vomir m'aurait soulagé mais je n'ai pas réussi.
Hyperphage non plus, je mange des quantités raisonnables.
Je ne pense pas être orthorexique, car je sais qu'il y a bien pire que moi dans la chasse aux produits industriels.
Le problème, c'est que je passe 90% de mon temps éveillée à penser à la nourriture, à la cuisine. Ça m'obsède. Je lis mes livres de cuisine pour m'endormir. Un moment que j'adore? Lire des recettes dans mon lit avant de m'endormir quand j'ai l'estomac qui gargouille (car j'aime dîner tôt mais me couche souvent tard). Je suis toujours en quête d'informations sur une nourriture saine, les moyens de remplacer des ingrédients que je juge néfastes par d'autres (exemple, je fais tout mes gâteaux à l'huile d'olive, divise par 6 parfois les doses de sucre - qui est lui-aussi toujours remplacé par du sucre complet non raffiné, au détriment de la présentation de mes plats).
Je sais que les fruits secs et oléagineux sont plus caloriques et plus gras qu'une barre de céréale spécial k, mais je préfère les manger eux que manger le produit industriel que je viens de citer.
Je note tout ce que je mange, mais sans chiffres. C'est à sa composition nutritionnelle que je juge un aliment, et non aux calories qu'il apporte.
Concernant la minceur, sachez que je me moque totalement de la mode. Je ne veux pas une taille mannequin. Si les os me fascinent - à visibilité raisonnable - ce n'est pas pour ressembler à Nicole Richie et autres "thinspirations" telles qu'on peut les voir sur les blogs que j'ai mis en lien à gauche de ce texte. Depuis toute petite (6 ans), je suis attirée par un univers un peu morbide. Aujourd'hui je n'écoute peut-être pas du goth pour rien. Et j'aime la vie. Deviner mon squelette me plaît. Je ne comprends pas pourquoi j'aime le contact de mes clavicules... petite, je m'amusais à les remplir d'eau dans mon bain. J'ai toujours aimé les voir. Je trouve ça joli, et j'ai remarqué que je les touche assez souvent. J'aime poser ma main dessus avant de m'endormir.
Je n'ai rien contre les corps de ces "pipoles" ou mannequins, je serais hypocrite en affirmant valoriser les femmes avec des formes. En fait ça m'est égal. Je ne me vois pas ronde, je ne me vois pas mince. Je n'ai pas de modèle en tête... ou plutôt si. Même quelques-uns (et je ne fais jamais l'unanimité quand je les cite):
- Sarah Connor (Linda Hamilton) dans Terminator
- Demi Moore dans "À armes égales"
- Madonna
- Sigourney Weaver dans "Alien la résurection"
Et pourtant pas d'os, mais des muscles. Or je sais que je pourrais pas être comme ça, je n'en ai pas la volonté, et ça ne plaît pas du tout à mon copain, qui m'aime telle que je suis (avec quelques kilos de plus, même). Et je ne le cherche pas. J'admire, mais de loin.
("et pourtant je pourrais péter la gueule à tout ceux qui m'ont fait chier!!!!!!!") et pardon pour le langage.
J'admire aussi certains peintres, dont je n'ai pas le talent. J'admire certains chanteurs, dont je n'ai pas l'once d'une qualité sonore. Pas grave. Je ne cherche pas mon idéal dans la reproduction de quelque chose d'existant.
Ce que je veux, c'est me plaire (ou ne pas me déplaire) comme je suis, en aidant un peu la nature si besoin. Actuellement, je voudrais me débarrasser définitivement des phrases du collège qui hantent encore mon cerveau comme "tu pleures parce que t'es grosse?" ou ""si vous montez sur le toit, restes en bas il pourrait craquer"... ah le collège. La seule fois ou j'ai passé 2 jours sans mangé, j'ai fais une chute de tension dans les vestiaires au cour de sport, et une fille m'a donné un crêpe "whaou" au chocolat (ça existe encore ça?). Les filles se sont montrées très cruelles avec moi quand je suis passée, en quelques moi, du 70A au 95C... et les mecs plus proches étrangement (ah les coquins ,-)
Alors forcément, les vannes de poids, ça y va (surtout avec ma couleur de cheveux, c'est la pire association pour vannes puériles).
J'ai 24 ans, tout ça est loin derrière, mais jamais jamais jamais mon corps ne m'a plut. Je ne peux pas me plaindre, ce serait salaud, je sais que certaines pourraient m'envier par certains côté. Il ne me plaît pas, parce que peut-être il ne manquerais pas de grand chose pour me plaire. Et c'est si peu que je m'en veux. Mais en même temps, je ne l'échangerais avec aucun autre corps. C'est le mien, à moi de le façonner un petit peu pour qu'il colle avec mes envies. Un peu comme un tailleur qui ferais des retouches à une veste dont le tombé serait à retravailler.
Je devrais être contente, lundi je pesais 57 kilos. Pour 1m70. Hormis quelques jours l'an dernier, voilà plus de 10 ans que je n'avais pas pesé ce poids. À 14 ans,
je les avait dépassé, pour ne plus les perdre. Mon poids n'a jamais dépassé ma taille, sauf il y a 3 ans, quand je suis montée à presque 70 kilos, mon maximum. Il a suffit que je craque un pantalon pour réagir du jour au lendemain, perdre 12 kilos en trois mois et ne plus les reprendre globalement.
Je pèse donc aujourd'hui un poids inférieur à d'habitude, mais ça ne va pas. Pourquoi?
Je suis tiraillée entre stagner à ce niveau et apprendre à m'accepter (parce qu'au fond mon problème ne vient pas de mon corps mais de ma tête) ou continuer et dire adieu à mon 90D...
À 24 ans, je ne suis pas plus fixée qu'à 14 concernant mon corps...
Le problème de bouffe ne s'est greffé que plus tard.
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